Tiru, expert de la valorisation énergétique, fête ses 100 ans
TIRU a été créée en 1922 pour assurer la gestion et le développement des quatre usines d’incinération de Paris. Devenue filiale d’Edf, la société se développe en France puis à l’international et devient un spécialiste mondialement reconnu de la valorisation énergétique. L’opérateur se distingue par sa capacité d’innovation – notamment avec son four ROCK – et son travail de recherche pour l’élaboration de normes environnementales. Ce savoir-faire se retrouve aujourd’hui au service de Paprec, numéro 3 français de la valorisation énergétique.
En 1890, Paris en est encore à déposer la plupart de ses ordures ménagères dans la campagne francilienne. 2200 tonnes de déchets produits chaque jour doivent ainsi être envoyées de plus en plus loin avec des charrettes à cheval au fur et à mesure de l’urbanisation. Une commission de la ville de Paris impose en 1897 la création d’usines de traitement. La première est construite à Saint-Ouen (93) en 1899, suivie de près par Romainville (94), Issy-les-Moulineaux (92), puis Ivry-sur-Seine (91) en 1912.
TIRU mise sur l’innovation
En 1922, TIRU (Traitement industriel des résidus urbains) est créée par la ville de Paris pour assurer au mieux la gestion et surtout l’extension de ces quatre usines. Les enjeux : adapter l’outil aux tonnages réels, récupérer et réutiliser la chaleur, développer la sécurité et l’hygiène pour les ouvriers et limiter les émissions pour protéger l’environnement. L’usine Citroën de St-Ouen est la première à bénéficier de l’énergie générée par l’usine d’incinération.
« Depuis l’origine, les équipes de TIRU ont à cœur d’intégrer innovation et améliorations techniques aux installations nouvelles ou existantes. Leurs études d’impact ont largement contribué à l’élaboration des normes de contrôle de l’incinération. Leurs travaux de recherche ont permis de mettre au point et breveter une grille et un four (le four Rock) désormais utilisés dans le monde entier permettant d’optimiser les performances environnementales et énergétiques de la transformation des déchets », souligne Sébastien Petithuguenin, le Président de Paprec Energies. 33 lignes de combustion ont en effet été construites avec cette technologie dans 6 pays ; 4 sont en cours de construction et près de 10 contrats sont en discussion. Performante énergétiquement, elle est particulièrement adaptée à l’hétérogénéité de la composition des flux de déchets à valoriser et adaptable à toute les tailles d’unités.
Un développement international
En 1946, dans le cadre de la loi sur la nationalisation, Tiru intègre EdF. Edf devient majoritaire dans son capital en 1991 (le reste étant détenu alors à 25% par La Lyonnaise des eaux et 24% par La générale des Eaux). Ces années marquent également le début de l’internationalisation de l’entreprise. Une usine est alors construite en Espagne, les équipes exploitent une usine au Quebec. TIRU s’implante au Royaume-Uni en 2014 et exploite encore à ce jour deux usines en Angleterre (Grimsby et Exeter). En 2018, la ville de Gdansk en Pologne fait appel aux compétences de TIRU pour la conception et l’exploitation de son usine. C’est l’année où TIRU intègre Dalkia, elle-même filiale d’EDF et prend temporairement le nom de Dalkia Wastenergy.
TIRU rachetée par Paprec Energies
A l’été 2021, le groupe Paprec reprend TIRU, mis en vente par EdF. Le leader français du recyclage, troisième acteur de la gestion des déchets acquiert également une grande partie des équipes de la CNIM, un autre fleuron industriel français. Ces deux entités permettent la consolidation de Paprec Energies et propulsent Paprec au troisième rang français de la valorisation énergétique.
« Nous avons renouvelé plusieurs marchés de TIRU, dont celui de la gestion de l’UVE de Dunkerque ; Après le gain de la gestion des déchets ménagers et de l’UVE de Cergy-Pontoise et le gain de l’usine de valorisation énergétique de Sète, nous allons dans les prochaines semaines continuer à faire de nouvelles annonces : la jeune centenaire est en pleine forme ! » diagnostique Stéphane Leterrier, le Directeur général de Paprec Energies.
« Paprec a depuis1994 une vision : au XXIème siècle, les déchets seront les matières premières du XXIème siècle. C’est désormais le cas : le recyclage permet de générer de nouvelles matières et d’éviter le recours aux matières fossiles. La valorisation énergétique, elle, permet de générer gaz et électricité à partir des déchets non recyclables. En cela, elle permet de limiter le recours au pétrole, charbon et gaz et joue ainsi un rôle majeur dans la souveraineté énergétique du pays », signale Sébastien Petithuguenin, Président de Paprec Energies.