La vente des DEEE
Après avoir collecté, broyé et trié les déchets d’équipements électriques et électroniques, nous devons encore les commercialiser, afin qu’ils soient réinjectés dans le cycle de production.
L’occasion d’examiner la façon dont s’opère le négoce des matières premières secondaires au sein du groupe, sa stratégie en matière de gestion des déchets et de diffusion des tonnages, mais également les multiples réutilisations finales que les déchets DEEE recyclés et valorisés permettent.
COMMENT SONT VENDUS LES DEEE ?
Chez Paprec, tous les achats et les ventes de déchets électroniques ou électriques recyclés sont centralisés au sein d’une cellule baptisée FCR (et non pas via une entreprise de négoce externe). Celle-ci est chargée de travailler avec les partenaires du groupe, mais aussi de prospecter de nouveaux clients, d’accomplir l’audit technique et financier des exutoires potentiels et d’aiguiller la branche DEEE du groupe dans le circuit de vente.
Dans ce domaine, le groupe a fait le pari de l’excellence, c'est-à-dire un engagement à long terme qui vise à fournir au marché les plus belles qualités qui soient, afin de multiplier ses possibilités de revente au meilleur prix possible, de toucher un panel d’affineurs ou d’industriels plus large, et enfin d’accompagner à la fois la hausse de leurs exigences et les prescriptions de la réglementation sur les déchets, qui exigeront demain des taux de recyclage et de réemploi des matières premières secondaires toujours plus élevés.
Dans ce secteur comme dans les autres domaines de la valorisation des déchets, l’anticipation est le maitre mot, le but étant également de s’inscrire dans la durée avec les partenaires du groupe - soucieux d’employer de la matière recyclée pour des raisons économiques et écologiques - afin d’instaurer une relation de confiance basée sur l’irréprochabilité des produits livrés, et leur assurer des volumes de déchets D3E recyclés de qualité égale tout au long de l’année. Ces DEEE qui deviennent aujourd’hui de nouvelles matières secondaires étaient, il y a encore quelques années, condamnés à l’incinération ou à l’enfouissement. Il s’agit donc d’un marché en évolution constante. Pour se positionner en son sein et pérenniser sa démarche, le groupe Paprec compte, entre autres choses, sur l’efficacité de ses techniques de collecte et de recyclage des déchets électroniques, une puissance de traitement des déchets ménagers et industriels croissante, et la fiabilité de ses contrôles techniques.
Pour ce qui est du négoce à proprement parler, les spécialistes de la cellule de vente FCR travaillent main dans la main avec les usines de tri des déchets ménagers et industriels. En fonction des grilles indiquant la qualité des flux entrants et sortants que les professionnels du DEEE envoient aux commerciaux, ces derniers dégagent les noms un certain nombre d’affineurs ou de producteurs susceptibles d’être intéressés, et font en sorte d’obtenir le meilleur rapport technico-financier au moment de la vente. Les déchets informatiques, électroniques ou électriques convoités sont ensuite conditionnés sur les centres de traitement des déchets Paprec D3E, puis expédier vers les différents exutoires/filières DEEE afin d’y être traités, affinés, et dans certains cas, directement réintégrés dans un produit donné.
À QUI SONT-ILS VENDUS ET POURQUOI ?
Les matières récupérées à l’issue du tri des déchets sont à la fois nombreuses et variées. Mais si tous les pourcentages sont variables en fonction du flux traité (les compositions d’un écran et d’une imprimante étant par exemple radicalement différentes) on peut néanmoins dire que parmi les trois grandes familles (ferreux, non ferreux et fractions plastiques), le fer extrait des déchets collectés représente plus de 30% du flux global et le plastique – au même titre que le cuivre - environ 20%.
Derrière, viennent par ordre décroissant l’aluminium, l’inox, tous les métaux précieux notamment issus du démantèlement des cartes électroniques (or, argent, palladium), mais aussi la quinzaine de différents couples chimiques récupérés au cours du recyclage de piles usagées. Recycler les piles salines et alcalines (80% du gisement) permet en effet, après tri des piles et traitement des déchets, de capter du zinc, du carbone et du manganèse, tandis que les piles usées au lithium délivrent par exemple du cobalt et du lithium. La collecte des batteries usagées, de leurs côté, autorisent la revente de plastique, de ferraille, et même de plomb.
Dans ce domaine particulier de la gestion des déchets, les principaux clients de l’entreprise de recyclage sont des affineurs installés aux quatre coins de l’Europe, qui vont se charger de traiter les matières vendues par le groupe pour atteindre un taux de pureté capable d’intéresser les intégrateurs industriels. Chaque transformateur va ainsi recevoir les déchets recyclables triés (comme des cartes électroniques contenant certains composants recherchés), pouvoir – via son propre système de traitement des fractions issues de déchets industriels ou ménagers - récupérer les matières convoitées (comme l’or de ces fameuses cartes) et ainsi transformer en flux entrant en produits de plus en plus fins pour répondre aux exigences des fabricants. Dans certains cas, l’intervention d’un second transformateur est nécessaire, pour passer, par exemple, d’un pourcentage de 90 à 99% de pureté, et ainsi favoriser l’utilisation finale des ex-déchets électroniques ou électriques. Lorsque le taux n’est pas assez élevé, les dites matières réintègrent malgré tout le cycle de production, mais d’une façon moins noble. L’or d’une carte électronique pourra donc permettre, à titre d’exemple, de refaire des dorures de cartes. Parfois, certaines matières exemptes d’inserts (polluants, matières mélangées) atteignent de tels niveaux de qualité que le groupe Paprec peut se permettre de les revendre directement aux différents producteurs.
Mais tous les déchets électroniques ou électriques recyclés ne sont pas obligatoirement réinjectés dans le domaine industriel dont elles sont issues. Paprec est ainsi capable de revendre, après micronisation ou régénération, les fractions plastiques issues des volumes de DEEE aux plasturgistes, et les autres types de matière, plus globalement, aux industries susceptibles d’utiliser l’un des nombreux composants captés au sein des volumes de déchets recyclables collectés. C’est donc ainsi que s’achève un des nombreux cycles du recyclage des déchets électroniques.