Le réemploi et la réutilisation
Mobilier, vêtements, électroménager... certains équipements ou objets peuvent aussi être réparés, transformés, vendus, donnés au lieu d’être jetés. Nous vous éclairons sur le sujet !
Donner une deuxième vie à un bien plutôt que de le jeter est de plus en plus ancré dans les mœurs des consommateurs, ce qui se traduit aussi dans la hausse du nombre d’acteurs de la seconde vie des produits et donc de l’offre.
Selon l’ADEME, les tonnages de produits ménagers effectivement réemployés et réutilisés ont augmenté d’environ 30 % depuis 2014.
En quoi consiste le réemploi et la réutilisation ?
Le réemploi est l’opération par laquelle un produit est donné ou vendu par son propriétaire initial à un tiers qui, a priori lui donnera une seconde vie.
La réutilisation, pour sa part, est une opération qui s’amorce lorsqu’un propriétaire d’un bien usagé s’en défait sans le remettre directement à une structure dont l’objet est le réemploi. Le bien usagé prend alors un statut de déchet. Il subit ensuite une opération de traitement des déchets appelée "préparation en vue de la réutilisation", lui permettant de retrouver son statut de produit. Il peut alors bénéficier à un détenteur qui lui donnera une seconde vie.
Le réemploi et la réutilisation se distinguent donc par le passage ou non du bien en fin de vie par le statut de déchet.
Le saviez-vous ?
Il existe dans la réglementation européenne et dans la réglementation française, à travers la mise en place des dispositifs de responsabilité élargie des producteurs, des objectifs chiffrés de réutilisation pour les déchets d’équipements électriques et électroniques, les déchets d’éléments d’ameublement et les véhicules hors d’usage.
QU’EST-CE QUI PEUT ETRE RÉEMPLOYÉ OU RÉUTILISÉ ?
Voici la typologie des produits qui peuvent être réemployés ou réutilisés :
- équipements électriques et électroniques (3E)
- produits textiles
- mobilier
- bibelots, vaisselles, décoration
- livres, cassettes, CD, DVD
- cycles, vélos
- équipements de loisirs
- outillage
- produits et matériaux de construction
- emballages
- cartouches d’impression bureautique
- pièces détachées des moyens de transports motorisés
QUELS SONT LES ACTEURS DE CETTE FILIERE ?
Les catégories d’acteurs de la seconde vie des produits sont les suivantes :
- Les acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) (recycleries, associations caritatives)
- Les acteurs de l’économie conventionnelle (dépôts-ventes, revendeurs et brocanteurs
- Les sites internet
- Les intermédiaires et reconditionneurs
- Les acteurs en possession de biens en état et qui souhaite s’en séparer et ceux qui souhaite acquérir des biens de seconde main (ménages, entreprise, collectivités, etc.)
Quelle est la chaine de valeur de la deuxième vie des produits ?
Les activités de réemploi et de réutilisation permettent d’allonger la durée d’usage des produits manufacturés. Ces activités sont réellement créatrices de valeur ajoutée et de qualification. Les particuliers, au même titre que les fabricants, les distributeurs, les acteurs de l’économie sociale et solidaire et les réparateurs indépendants jouent un rôle clé dans le développement de ce secteur.
Voici la chaîne de valeur de la deuxième de vie de certains de vos produits !
La deuxième vie des biens de consommation courante
Les circuits de la deuxième vie des produits de consommation courante peuvent être différenciés selon deux grandes typologies d’acteurs :
- Les acteurs de l’achat/vente et du don
Les objets sont remis sur le marché par des acteurs économiques (ESS, associations caritatives, revendeurs, dépôts-ventes, intermédiaires et reconditionneurs). Ils peuvent connaître plusieurs étapes de sélection des flux destinés à une deuxième vie (réparation, remise en état, etc.) puis sont vendus ou donnés.
- Les acteurs de la mise en relation
Les objets sont directement transférés d’un propriétaire à un autre. Les acteurs économiques facilitent la mise en relation via des sites Internet de mise en relation tels que des sites de petites annonces ou des places de marché ou encore via l’organisation de brocantes ou vide-greniers.
La deuxième vie des pièces détachées des moyens de transport motorisés
Le marché de la seconde vie dans le secteur des pièces détachées issues de véhicules motorisés est scindé en deux types d’activités, aux chaînes de valeur différentes mais utilisant des canaux similaires :
- L’échange standard
La pièce usée est échangée contre une pièce identique rénovée (remise à neuf). La pièce usée est envoyée via le canal logistique de la distribution jusqu’au rénovateur, qui s’approvisionne également auprès des centres Véhicules Hors d’Usage (VHU) pour remanufacturer les pièces usées puisqu’il faut en moyenne 1,3 pièces usées pour produire une pièce rénovée.
- L’occasion
La pièce en provenance d’un VHU est jugée par un professionnel comme étant en état de servir une seconde fois et est remise sur le marché de l’occasion comme pièce de remplacement de celle faisant défaut.
La deuxième vie des matériaux de construction
Le marché de la seconde vie dans le secteur du BTP est scindé en deux types d’activités, aux chaînes de valeur différentes : les produits et matériaux de bâtiment et les matériaux de travaux publics.
C’est un marché complexe alors voici un schéma présentant les principaux flux de produits et matériaux de bâtiment entre acteurs de la deuxième vie.
Quels sont les bénéfices pour l’environnement de cette démarche ?
Le réemploi et la réutilisation présentent de nombreux bénéfices pour l’environnement. Ils contribuent au prolongement de la durée de vie des produits et ainsi diminuent l’empreinte écologique d’une activité ou d’une collectivité.
Ils permettent d’économiser les ressources naturelles et de limiter les émissions de gaz à effet de serre ou de polluants générés par l'élimination d'un produit en fin de vie. Bien sûr, ils participent à l’économie circulaire et à la réduction de la production des déchets.