Le tri des papiers-cartons
Leader du recyclage en France, grand spécialiste de la revalorisation des papiers/cartons à l’échelle européenne, le groupe Paprec revend annuellement 800 000 tonnes de papier à ses clients hexagonaux, 800 000 tonnes aux acheteurs du vieux continent (Royaume-Uni, Scandinavie, Allemagne, Italie, Slovénie, Espagne) et 400 000 tonnes aux industriels asiatiques (Chine, Corée, Inde, Indonésie).
Soucieuse de maintenir une qualité de produit irréprochable, de répondre aux exigences de ses partenaires et de rester à la hauteur d’une réputation désormais internationale, l’entreprise s’appuie sur des techniques de tri des déchets aussi maitrisées qu’évolutives, des outils technologiques pointus, et des employés – véritables chimistes du papier à recycler –qui ne le sont pas moins.
Qu’il soit issus de la collecte sélective, récupérés chez les industriels, captés auprès des professionnels du tertiaire, pré-triés ou livrés tel quel, les papiers et cartons sont loin d’être des matières uniformes. Globalement répartis en trois catégories (les belles sortes, dont la blancheur indique le degré de pureté, les moyennes sortes et les basses sortes, principalement constituées de cartons d’emballages), ils sont également hiérarchisés, selon leur qualité, au sein même de ces trois familles. Pour mieux en saisir les nuances, savoir comment recycler du papier, et ainsi mesurer l’expertise de Paprec dans la gestion des déchets, suivons leurs différents parcours.
LE TRI A LA SOURCE
Secteur secondaire et grande distribution
Afin d’optimiser son travail auprès des imprimeurs, des industriels et de la grande distribution, Paprec met à la disposition de ses partenaires des systèmes d’aspiration innovants, des bacs différenciés et parfois même des presses à balles (chez les grands imprimeurs, comme ceux du Parisien, du Monde ou du Figaro) capables d’effectuer un pré-tri ou de trier complètement les déchets recyclables, évitant ainsi les mélanges susceptibles de ralentir le processus de recyclage.
Dans ce type de cas, seuls les contrôles de qualités appliqués par les opérateurs et/ou les caristes du groupe (et cadrés par des prescriptions techniques minimales fixant des normes de pureté et d’humidité) peuvent suffire à valider une marchandise. Parfois, au sein de ce processus de récupération du papier, une étape de valorisation s’ajoute au pré-tri, et les employés de Paprec cherchent alors à débusquer parmi les déchets collectés les éléments capables d’en corrompre la qualité, comme l’encre, la colle, ou le papier dit de « carte à jouer » (goudronné et non-recyclable).
COLLECTE SELECTIVE
Les papiers/cartons représentent aujourd’hui 25 % du total des déchets produits par les français (353kg par an/habitant), qui recyclent en moyenne, et selon leur origine géographique, 64kg (pour les ruraux) et 28kg (pour les urbains, donc) de matière chaque année. Pas encore idéal, le tri des déchets par les usagers a toutefois considérablement progressé qualitativement et quantitativement ces dernières années, profitant notamment des effets conjoints d’une certaine prise de conscience écologique collective (que Paprec sollicite au quotidien) et de l’instauration graduelle de la redevance incitative.
Le procédé de tri sélectif des papiers/cartons, réalisé selon les consignes établies par les différentes collectivités et conditionné (de façon hétérogène sur l’ensemble du territoire) par les moyens que celles-ci choisissent de lui accorder, n’en demeure pas moins crucial pour optimiser la valorisation des déchets, mais aussi les performances des filières de recyclage comme Paprec. Un certain nombre de modifications - notamment au niveau de l’éco-conception des emballages et de la captation/valorisation des plus récents – pourraient toutefois contribuer faire progresser le recyclage en France.
Directement acheminés vers des centres de tri après avoir été répartis (majoritairement) dans des poubelles bleues et jaunes, les recyclables hors-verre constituent un flux de déchets parallèle à celui des ordures ménagères brutes, mais bien distinct.
Secteur tertiaire (déchets de bureaux)
Pour fluidifier à la fois la collecte et le tri du papier au bureau et des déchets générés par les activités tertiaires (85% de papiers/cartons, majoritairement issus des milieux bancaires et administratifs), La Corbeille Bleue – filiale spécialisée du groupe – met à disposition de ses partenaires des corbeilles à double-entrée, permettant le tri des déchets papiers au bureau et des déchets alimentaires, des bornes d’apport volontaire, et des bacs dédiés remplis par les prestataires de nettoyage. Une fois stockés, ces papiers/cartons seront collectés, en mélange, par le groupe Paprec.
LES CENTRES DE TRI DES DECHETS
Le fonctionnement des différents sites de traitement des déchets papiers/cartons de Paprec Group varie en fonction de leur clientèle, de leur emplacement, et des diverses catégories de matières réceptionnées. Pour en cerner les rouages, analysons au cas par cas l’activité des agences spécialisées.
Matières du secondaire et de la grande distribution
Les usines consacrées quasiment exclusivement au recyclage des déchets industriels et du papier collecté auprès des imprimeurs sont amenées à trier quotidiennement des dizaines de qualités de matière différentes, et appliquer pour chacune d’entre elles les modes d’inspection et de répartition adéquats.
Dépourvus de chaines de tri – inutiles pour ce type de traitement des déchets – ces centres s’appuient sur le savoir-faire de leurs opérateurs pour identifier les différentes qualités de papiers/cartons, qui sont tout d’abord vidées sur le sol de l’usine, inspectées, et réorientées en fonction de leur nature vers les casiers idoines, également appelés « alvéoles ». En cas de pré-tri validé chez le client, les bacs de matières sont directement vidés dans ces réceptacles.
Une fois triée et valorisée, la matière est placée sur le tapis d’une presse à balle, qui se chargera d’effectuer le conditionnement final. Au cours de ce processus, le pelleur (qui se charge de déposer la matière sur le tapis sus-mentionné), le chef de presse et le cariste désigné pour le chargement des balles effectuent successivement trois derniers contrôles de qualité.
Matières issues du tri sélectif des déchets
L’activité de certains centres de tri des déchets gravite essentiellement autour du traitement de la collecte sélective. Pour ce faire, une chaine dernière génération détecte les poids, les formes et les tailles des éléments pré-triés à la main et placés sur ses 90 tapis, sépare les corps creux (majoritairement des plastiques/métaux) des corps plats (papiers/cartons), puis les envoie vers 8 trieurs optiques, qui effectueront une seconde division en se focalisant sur les résines et les couleurs des matières inspectées (flaconnages plastiques, papiers graphiques, papiers d’emballages etc).
Impliqués en amont et en aval de ce traitement automatique des déchets, les opérateurs - appelés en l’occurrence « sur-trieurs » - sont davantage responsables de la qualité de produit à obtenir que du tri pur et simple des déchets.
Déchets de bureaux
Les usines de recyclage du papier de la Corbeille Bleue traitent (et désarchivent) quotidiennement les papiers de bureaux et les cartons collectés auprès des professionnels du tertiaire. Lorsque ces volumes de matière ne sont pas issus d’un tri sélectif en entreprise, une chaine spécialisée est alors employée pour trier le papier et les déchets (emballages plastiques, déchets de boisson, vestiges de denrées alimentaires) contenus en mélange dans les poubelles de bureau.
Lorsque le tri des poubelles a été effectué en amont, et après avoir effectué la collecte des déchets, les opérateurs Paprec effectuent une simple séparation du papier recyclable et des cartons via la chaine de tri, puis se contentent de vérifier la conformité des marchandises fournies.
La filiale Confidentialys, de son côté, détruit ou recycle dans un centre sécurisé les documents confidentiels confiés par ses clients.