Des assortiments de biodéchets pour optimiser la méthanisation
Tous les biodéchets ne se valent pas ! Qu’ils proviennent de la collecte sélective des ménages, de la grande distribution ou de restaurants, ces déchets affichent des caractéristiques très différentes. « Les intrants ne se comportent pas de manière homogène au cours du processus de méthanisation, explique Delphine Castets, directrice technique au service Grands projets. In fine, la quantité de biogaz produite et la qualité du digestat dépendent fortement des paramètres physico-chimiques de ces biodéchets entrants. Notre hypothèse de travail : mixer les biodéchets selon leur origine pourrait optimiser le procédé. »
En lien avec les équipes du département Génie des Procédés et Technologies Environnementales (GPTE) de l’INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Toulouse, Paprec a donc mené plusieurs expérimentations en faisant varier les multiples paramètres et identifié la recette la plus performante pour aboutir au meilleur équilibre possible entre les différentes sources de biodéchets.
PERFORMANCE ACCRUE
L’autre innovation concerne l’estimation d’un état d’équilibre pour contrôler le phénomène, voire le stopper. Différents scénarios de recettes d’intrants ont permis d’évaluer l’impact d’éventuelles accumulations de composés inhibiteurs dans le digesteur, comme l’azote ammoniacal. « Notre analyse sur les intrants et le monitoring précis de la concentration en azote améliorent sensiblement le fonctionnement de l’unité industrielle. »
Cette étude, menée sur plusieurs mois, vise à exploiter au mieux le potentiel méthanogène des biodéchets. « Cette approche novatrice a séduit Gennevilliers et nous a permis de remporter le contrat pour la conception et l’exploitation, pendant 19 ans, de la future unité de méthanisation du SYCTOM et SIGEIF. Les études et travaux, prévus sur une durée de quatre ans, ont débuté. » À terme, ce sont plus de 50 000 tonnes de biodéchets qui seront traités chaque année sur ce site.